Des injustices qui se superposent

Des injustices qui se superposent

Chapo
Les réflexions sur notre vécu alimentaire, nos possibilités de choix et nos contraintes, le lien entre ce vécu et le système alimentaire dans lequel nous vivons a mis en évidence trois injustices vécues et qui se superposent :
Corps
  • L'injustice vécue par ceux qui ne mangent pas à leur faim, qui ont une alimentation insuffisante ou insatisfaisante.
    L'aide alimentaire répond en partie à cette injustice, mais avec des conséquences importantes tant l'humiliation est souvent ressentie fortement.
  • L'injustice de ne pas pouvoir choisir son alimentation, d'être contraint à acheter ou se procurer une alimentation qui ne nous convient pas, ni en qualité, ni dans la façon dont nous nous la procurons.
    Ne pas pouvoir choisir parce que, individuellement, on n’a pas les ressources suffisantes, parce qu'il n'y a pas les magasins que nous souhaiterions autour de chez nous, parce qu'on n'a pas de véhicule,…
    Ne pas pouvoir choisir parce qu’on n’a pas forcément accès aux décisions sur les choix qui jouent sur notre alimentation.
  • L'injustice de vivre dans un système agro-alimentaire qui est mauvais pour notre santé, mauvais pour les agriculteurs et mauvais pour le vivant et la planète.
    Cette injustice là nous concerne tous directement, quelle que soit notre place dans l'échelle des revenus.

Proposer des pistes concrètes pour un accès digne à une alimentation de qualité et durable, pour tous et toutes, suppose de travailler au dépassement de ces trois injustices. C’est à dire à travailler conjointement sur l’enjeu environnemental d’une planète respectée et préservée, et l’enjeu social d’une société de justice sociale et solidarité.

Comment sortir d'une approche caritative dans nos réponses à la précarité alimentaire, quand les revenus sont insuffisants pour se nourrir tout au long du mois ?

Comment sortir d'une approche morale qui enjoint les plus pauvres d'entre nous à adopter des modes alimentaires respectueux de  notre santé et du vivant, mais qui font peser la seule réponse (et responsabilité) individuelle à un problème qui est collectif, sur des personnes qui ont, de fait, le moins de marge de manœuvre dans leurs choix.


Le projet Territoires à VivreS expérimente des coopérations territoriales contribuant à un accès digne à une alimentation de qualités pour tous et toutes : plaidoyer, contributions à des politiques locales, mais aussi actions concrètes sur les territoires (quels sont les projets que nous pourrions mettre en place pour que chacun puisse avoir accès à une alimentation de qualité, à "manger autrement" ?)

Les travaux de l'IRIS, au Québec, sont aussi une inspiration, qui nous alerte sur l'importance de politiques publiques qui tiennent compte, dans la recherche de solutions à la question alimentaire, des disparités de niveau de vie qui existent dans la société.