Et après ?

Et après ?

Chapo
L’élection d’Emmanuel Macron ouvre une nouvelle phase de l’histoire des minima sociaux en France.
Corps

Au nom de d’une simplification hypothétique1 et de l’activation professionnelle, il a chargé le Gouvernement de créer un Revenu Universel d’Activité (RUA) fusionnant le RSA, la prime d’activité, les allocations logement et l’ASS. L’AAH pourrait aussi être impactée.

Ce RUA vise à généraliser la logique d’incitation monétaire au travail à l’ensemble des dispositifs d’assistance sociale. Même s’ils ont été créés dans des logiques très différentes. La compensation du handicap serait balayée par un revenu incitatif à la reprise d’emploi (niant les discriminations vécues sur le marché du travail). La lutte contre la précarité du logement serait transformée en une logique de « supplément » dont on ne sait pas vraiment si elle serait, elle aussi, suspendue à un objectif de recherche d’emploi. Et on peut imaginer que la politique familiale ou sanitaire suivra cette logique si nous ne concevons pas une alternative crédible à ce projet politique.

 

 

Le RSA avait le même objectif et pourtant, il est d’une complication toute aussi importante – voire  supérieure – pour les administrations comme pour les allocataires. Cet objectif de simplification est porté par les élites technocratiques depuis la généralisation du RSA en 1992. Cette année-là, le Commissariat Général du Plan a publié un rapport rédigé par Bertrand Fragonard intitulé « Unifier les minima sociaux ? »