D'où viennent les Carrefours de savoirs ?

D'où viennent les Carrefours de savoirs ?

Chapo
Une histoire québécoise et française
Corps

Collectif pour un Québec sans pauvretéL'histoire part du Québec et de Vivian Labrie, chercheuse et alors animatrice du Carrefour de Pastorale en Monde Ouvrier (CAPMO). A un moment de son histoire, ce groupe s’est donné comme objectif « d'aménager un espace pour faire se rencontrer des différences dans un lieu qui est désarmé, mais animé » et « faire se rencontrer des gens pour penser ensemble, pour agir ensemble » (Capmo, 2013).

Entre novembre 1997 et avril 1998, un groupe nommé « carrefour de savoirs Plein emploi/pleine activité » a été animé par l’équipe du CAPMO avec une dizaine de personnes sans emploi et des fonctionnaires pour procéder à une cartographie de concepts.

En 1998, un autre groupe - « carrefour de savoirs sur les finances publiques 1» a été créé et s'est réuni pendant trois années.

Le terme « carrefour » est repris du nom de l'organisme communautaire et d'un lieu « carrefour Cardijn » qui porte le nom du prélat fondateur de l'Action Catholique Ouvrière. La méthode consiste à organiser des rencontres régulières sur un thème à partir de différentes expertises, avec des méthodes d'animation issues du courant de l'éducation populaire et par la rédaction rigoureuse des échanges.

L’idée a été reprise et portée par Patrick Viveret dans son rapport « Reconsidérer la richesse » en 2002.

De 2008 à 2009, une expérimentation locale est tentée en Savoie entre des antennes locales du Secours Catholique et de la Fédération des centres sociaux, avec la création d’un carrefour de savoirs « dignité et pauvreté », en s'attachant à documenter de manière rigoureuse les échanges avec des personnes en situation de pauvreté.

En 2015, le Collectif pour une protection sociale solidaire reprend cette pratique et cet objectif et lance les carrefours de savoirs autour de la protection sociale.

 

1  Le carrefour de savoir est une histoire distincte de celle des « croisements de savoirs » initié par Claude Ferrand, délégué général d'ATD Quart-Monde France. Un premier programme de croisement de savoirs a eu lieu de mars 1996 à mars 1998. L'ouvrage fondateur entre des personnes qui vivent des expériences de pauvreté, des professionnels et des universitaires a été publié en 1999. Dans ce cadre, l'objectif était d'hybrider les savoirs d'expérience, professionnels et scientifiques afin qu'ils se confrontent et s'enrichissent les uns des autres. L'écriture, les rencontres et l'analyse croisée des différents points de vue sont des moyens pour y parvenir.