En carrefour de savoirs

En carrefour de savoirs

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Les carrefours de savoirs sont des espaces de construction et production de savoirs. Ils s’organisent autour d’une « question de recherche » pour laquelle nous voulons explorer les enjeux de société qui se présentent et produire des savoirs en alliant différentes expertises et points de vue, et qui viendront ensuite alimenter plaidoyer, expérimentations, actions concrètes.

La dynamique de carrefours de savoirs repose sur quatre lignes directrices :
(voir également la note produite par le Collectif)

 

Ramener la vie au cœur du système.

Les carrefours de savoirs ont pour objectif de dire construire un savoir qui s’appuie, qui part de, qui intègre la vie telle qu’elle est vécue par les gens, de haut en bas de l'échelle sociale. Un savoir qui s'ancre dans le détour de nos expériences singulières de vie : comment fonctionne la protection sociale ? comment rencontre-t-elle les vies des uns et des autres dans l'échelle sociale ? A quels objectifs répond-elle ou devrait-elle répondre ?

Il est important que le groupe soit divers, avec la participation de personnes directement concernées, en situation de précarité ou de discrimination par rapport à la problématique travaillée. C’est pour nous une condition essentielle pour construire des solutions, refonder un système qui serve la vie plutôt que ce soient nos vies qui servent le système, une garantie pour rêver logique.

 

Peindre le système aux couleurs de la justice sociale pour rêver logique.

Le carrefour de savoirs porte une intention politique, celle de la justice  sociale et la construction d’alternatives pour un monde plus juste, en termes de partage des richesses, égalité de reconnaissance de chacun·e, et dans la manière de prendre soin de nous et du vivant.
Poser la question de la justice sociale suppose de faire apparaître les impacts positifs et négatifs du système avec une attention particulière a la mise en évidence des inégalités en fonction de la position dans l’échelle sociale.
Les carrefours de savoirs ne sont pas seulement des lieux de collecte de témoignage de situations vécues, mais de réflexion collective sur ce vécu et ce qu’il nous dit en termes de justice sociale. Il s’anime pour ne pas perdre le fil de cette intention, pour organiser les savoirs et avancer collectivement en réponse à cette intention.

 

Identifier et croiser des savoirs différents

Ainsi, les carrefours de savoirs font se rencontrer...

  • Le « savoir des gens » : la compréhension subjective, humaine, fondée sur une expérience vécue, parfois maladroite ou bancale, des citoyen·nes, des résident·es, des salarié·es, des retraité·es, des allocataires, des jeunes, des vieux et vieilles, ….
  • Les « savoirs savants » issus des sciences sociales, de l'histoire, de l’économie, et plus largement de la réflexion académique.
  • Les « savoirs professionnels », techniques, vécus par les « faiseurs » du système de protection sociale.

Une attention particulière est portée au savoir des personnes à la marge. Celles qui sont rarement invités à la réflexion, celles qui sont le plus souvent invisibilisées ou traités seulement comme bénéficiaires de politiques décidées par d’autres à leur égard. Les personnes qui vivent les difficultés ont une part de savoir, mais aussi une part de solution, de clarté dans les leviers qu’il est possible de mobiliser pour changer.

Il ne s’agit pas seulement de la superposition ou du croisement de ces savoirs.Tout le monde peut parler de sa vie, qu’il soit en situation de pauvreté, chercheur·e ou expert·e. De la même façon, chacun·e peut, à sa mesure, essayer de comprendre et d’analyser, l’histoire, les questions budgétaires, les réflexions et argumentaires académiques concernant le sujet que l’on traite. C’est cette incursion réciproque dans les savoirs des uns et des autres, à la mesure de chacun·e, qui crée les conditions de production de savoirs nouveaux .

 

Faire appel à tous les types d’intelligence

On considère chacun·e comme étant capable de contribuer à la réflexion collective à partir de sa vie, de son intelligence et de ses émotions. Chaque rencontre est un moment d’exploration créative faisant appel au sensible et à l’intelligence théorique et pratique. On valorise les mots, la poésie, les métaphores, les modélisations et représentations.

L’animation de ces rencontres s’attache à rester souple tout en faisant gage de rigueur. L’expérience est toujours racontée dans un compte-rendu attentif, avec un recours si nécessaire à l’enregistrement sonore.

 

Une démarche qui se construit en marchant

C’est en cheminant que la réflexion se construit. Les groupes ont commencé par des questions convenues mais ont élargi le cadre de la réflexion sans se limiter à priori. Aucun « programme » n’est déroulé.

C'est une exploration progressive de terres inconnues pour aboutir à des propositions au plus près de la vie des gens.

 

Corps du bloc "Nos propositions"

Pour savoir d'où viennent les Carrefours de Savoirs, c'est par ici !